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INTERVIEW EN 3 QUESTIONS

3 questions à Viviane Olivo –  Déléguée générale, Fondation Nord de France & Directeur du Pôle Engagement Sociétal du Crédit Agricole Nord de France.

Diplômée de l’EDHEC en 1994, Viviane Olivo a débuté sa carrière comme consultante en Agence de Communication (Denoyelle & Bourgois, Lille) avant d’intégrer Banque Accord (Groupe Auchan – devenue Oney Bank) comme Responsable puis Directrice de la Communication. Entrée au Crédit Agricole Nord de France en 2008, elle a été en charge du Pôle Communication de la Caisse régionale, puis de la Fondation d’Entreprise Crédit Agricole Nord de France, créée en 2015 dont elle reste Déléguée générale.

               
Viviane Olivo
Déléguée Générale
Fondation Nord de France & Directeur du Pôle Engagement Sociétal du Crédit Agricole Nord de France.
 
 
       

 

1. Pouvez-vous nous expliquer comment se traduit la démarche RSE au sein de votre entreprise ?

– VO

Notre politique RSE est historique et génétique ! Nous sommes mutualistes depuis 1894, et à ce titre nous portons les valeurs de proximité, solidarité et responsabilité. Il s’agit pour nous d’assurer notre métier de banquier-assureur de manière responsable et utile. La démarche RSE s’est toujours traduite au sein du groupe Crédit Agricole par des actions de mécénat très locales et d’engagements via nos élus de terrain, souvent à responsabilité sur le territoire. À titre d’exemple, le Crédit Agricole Nord de France dispose de 750 administrateurs qui animent le territoire et nous aident à trouver les associations et les causes à soutenir localement.

La politique RSE a été accélérée aussi bien nationalement que régionalement. La maille du territoire, la place du régional est très importante au sein de notre groupe : 80% de notre collecte est redistribuée en régional pour mener des actions au plus proche du local. Afin d’être efficaces et d’éviter les déclarations d’intention, nous avons mis en place des indicateurs de suivi précis.

Enfin, notre Fondation constitue également un outil pour financer l’innovation sociale dans les territoires grâce à des projets structurants qui sont évalués et sont souvent en cofinancement avec d’autres grands partenaires.

 

Notre démarche RSE est d’une certaine manière inscrite dans notre ADN : être une banque utile à la société et aux territoires.

Au niveau national, le Groupe Crédit Agricole s’est fixé en juin 2019 pour ambition d’accompagner la transition de l’économie vers le bas carbone, avec une sortie dans nos portefeuilles du Charbon pour 2030 en UE et 2040 ailleurs. C’est une exigence forte, qui sera déclinée en régions.

L’année dernière, nous avons rédigé un projet d’entreprise régional. Il s’est fixé une mission, « Devenir la banque des transitions », celle qui accompagne nos clients pour l’ensemble des transitions de la société. Alimentaire, climatique, sociétale, digitale, etc.

Pour honorer cette mission, voici le type de questions que nous sommes amenés à nous poser : comment accompagner nos agriculteurs sachant que le zero phyto n’est pas viable pour l’homme encore ? comment nourrir la planète avec d’autres modèles ? Comment aider la Foodtech ? Aussi, grâce à notre incubateur EuraTechnologies au sein du Village by CA, nous sommes depuis 3 ans très avancés dans le domaine des protéines végétales, grâce à des partenaires avec lesquels nous réfléchissons, comme Bonduelle par exemple.

Sur la FoodTech, nous avons également de superbes pépites que nous avons incubées et qui ont levé des millions au sein de notre Village, tel que Sencrop et Karnott qui travaillent sur l’agriculture connectée …

 

Dans l’ensemble, nous avons réaffirmé notre modèle autour d’ambitions sociétales et environnementales. Nous avons décidé d’aller plus loin en accompagnant toutes nos parties-prenantes et nos clients sur les transitions du territoire. Cette dynamique a pris effet avant la crise du Covid, et bien sûr prend tout son sens aujourd’hui.


2. La crise du Covid-19 a-t-elle eu un impact sur votre politique RSE ?

– VO

Nous avons accéléré le tempo sur nos actions sociétales, à la fois au niveau national et régional. C’est toute la puissance du Crédit Agricole, car nous avons une puissance de frappe territoriale, soutenue par une gouvernance groupe renforcée, qui rend les choses beaucoup plus fluides lorsque nous voulons mettre en oeuvre. Lorsque nous avons une directive nationale, elle est tout de suite appropriée et déclinée en local car nous savons nous mettre en ordre de marche, mais aussi proposer en local des idées remontées au national.

Durant la crise, nous avons accentué nos démarches sociétales notamment au travers du lancement d’une plateforme : LOOP. Elle permet de répondre aux enjeux du manger bio et local en mettant en relation directe les consommateurs avec les producteurs. Nous avons également lancé une plateforme d’entraide, J’aime mon territoire.


3. Depuis la crise, on entend souvent que les marques doivent passer d’une raison d’être, à une raison d’agir. Qu’en pensez-vous ?

– VO

En Juin 2019, nous avons été la première banque à nous doter d’une raison d’être, « agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ». Pour avoir une raison d’agir, il est nécessaire d’avoir consolidé en amont sa raison d’être. Ce sont les entreprises qui ont défini une raison d’être qui peuvent d’abord agir, car elles savent comment, quand et pourquoi.

Le groupe Crédit Agricole a précisément défini sa raison d’être, construit son projet de groupe autour, et quand la crise COVID19 est arrivée, ses outils et plans d’actions étaient quasi prêts car le « sens » était là.