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INTERVIEW EN 3 QUESTIONS

Merci à Marjolaine Grondin, CEO de JAM, de s’être prêtée à l’interview de la semaine.

Marjolaine Grondin,
CEO de JAM
             
             
             

 

1. Que retenez-vous de cette crise ?

Le verbe « retenir » est intéressant mais je ne sais pas si c’est celui que j’emploierais parce que nous ne sommes pas à la fin de cette crise. Je ne suis pas encore au temps des enseignements et de ce que j’en retiens comme leçons pour la suite.

En tout cas, ce que j’en ressens c’est de l’incertitude et une opportunité, malgré les difficultés et la douleur sur plein d’aspects (économique, santé, etc…). Une opportunité de repenser beaucoup de choses et enfin, peut-être, de créer et de mettre en action ce dont on parle depuis tellement longtemps maintenant sans jamais le faire.

Une opportunité donc de changer la façon dont on travaille, dont on produit, mais aussi dont on communique, si je parle spécifiquement de nos métiers. De manière plus générale, un changement de société qu’on attend niveau pro et perso depuis longtemps.

Et j’espère que c’est ce que je vais retenir ! Que cette crise aura été le moment de décider de tout cela.

Aujourd’hui, ce que je ressens c’est qu’il y a une opportunité qui est très forte. Mais ce qui est difficile, c’est que personnellement, je me suis tout de suite laissé aller corps et âme dans ce « monde d’après » et cet « espoir du monde d’après ». J’ai suivi l’académie et le festival du monde d’après, j’ai lu plein de choses…et en fait j’entends que certains ont, au contraire, envie que ça reste le monde d’avant, ou que le monde d’après sera pire que celui d’avant car il faudra combler ce qui ne sait pas fait ces dernières semaines ! Donc c’est quand même une période de troubles.

Mais en tant qu’entrepreneure je suis très optimiste par nature et donc j’espère qu’on prendra la bonne direction.

 

2. Quels enjeux en sortie de crise avez-vous identifié, à court et moyen terme ?

L’enjeu à très court terme c’est d’essayer de comprendre et de mesurer l’impact que la crise va avoir sur l’entreprise. Sur notre façon de travailler, sur nos clients en cours, sur nos projets et sur le business. Et tout cela évolue, donc on est obligé de continuer à s’adapter. Je pense que c’est la chance aussi d’avoir une structure agile et des gens qui sont formés et qui ont cette culture de savoir danser sur différents pieds. C’est d’ailleurs comme cela qu’on a imaginé Tribe, en trois jours, et qu’on a réussi à l’implémenter dans des belles boites comme la vôtre.

Le second enjeu est d’accompagner les marques et les entreprises dans ce monde d’après. Chez JAM, je pense qu’on a un rôle et un positionnement pertinent pour accompagner cette sortie de crise.

Ce que j’aime bien dire, et ce que j’ai pas mal répété ces dernières semaines, c’est que notre vision chez JAM est que la communication doit se nourrir d’abord de l’écoute des individus, des citoyens, des consommateurs. Qu’une marque ne doit pas faire que de la communication coup de poing, à un instant T, mais plutôt nourrir une relation dans la durée, avec des petites choses et plutôt du contenu, des conseils et des bénéfices. Qu’une marque doit également s’ancrer dans quelque chose de plus grand qu’elle (que sa marque ou son produit) quand elle communique. Et j’ai l’impression que ce sont des choses qui vont encore plus porter les marques et les entreprises ces prochains mois, ces prochaines années et je pense décennies. Et cela donne encore plus de souffle et d’ampleur à nos convictions et à nos conditions de conversations, d’écoute, etc…

Et si on doit se projeter encore plus loin, et pour faire écho aux choses qu’on a envie de mettre en place mais qu’on n’a pas osé faire avant, il y a le sujet du futur du travail. Un sujet qui me passionne. Je pense qu’on a eu une espèce de coup de fouet en étant tous amenés à être en télétravail. On avait déjà cette culture chez JAM où depuis des années, 1 semaine tous les deux mois, tout le monde est en télétravail. Donc on savait déjà s’organiser comme cela. Mais je pense qu’il y a aussi un sujet sur le temps de travail. Il y a un vrai enjeu sur comment concilier impératif de productivité et de qualité de service, de production, de réflexion, etc…avec la flexibilité qu’offre le télétravail et en même temps la nécessité de garder une ambiance de bureau avec les collègues. Ce qui ne veut pas dire que l’on est au bureau de 9h à 19h du lundi au vendredi, ce n’est pas que cela. Mais ça ne peut pas être non plus du 100% télétravail. Donc il y a un véritable enjeu sur comment travailler demain. Aujourd’hui il y a plein de verrous qui ont sauté et ça va être une époque formidable pour réinventer le travail dans sa forme (télétravail, travail in situ, collaboration avec les collègues…), dans ce que l’on en attend (quel sens, quel rôle, quel est le but de ce que je fais…), mais aussi par rapport à notre vie privée (plus de responsabilisation, difficulté à couper, frontière plus floue, impression de devoir faire plus pour prouver ce que je fais…). C’est une période super pour réfléchir, et c’est un enjeu à long terme aussi.

 

3. Avez-vous déjà noté des changements au sein de la communauté JAM ?

Oui justement nous allons sortir aujourd’hui notre infographie sur les jeunes et le confinement et leurs attentes du monde d’après.

On voit que sur cette génération cela a accéléré des choses qu’ils avaient déjà en tête : « finalement je n’ai pas besoin de tant consommer », « il faut que je sois plus sympa avec ma famille et mon amoureux », « il faut que je fasse plus de sport », « il faut que je prenne plus de temps et que je reprofite des petits plaisirs ». Ce mouvement s’est renforcé ces derniers temps et ils sont très peu à vouloir revenir à la course d’avant.


A propos de JAM

Jam est le 1er média conversationnel français, fédérant une communauté de 550 000 jeunes de 15 à 25 ans. La promesse de Jam est simple : 2 minutes par jour dans Messenger pour se forger une opinion sur les enjeux du monde actuel. Jam travaille depuis 2 ans avec les plus grandes marques du marché en créant pour elles des conversations où elles peuvent converser avec la communauté de Jam. Institut d’étude atypique, Jam permet à ses clients de sonder et de décrypter les 15-25 ans. L’entreprise réalise aussi des bots en marque blanche pour permettre aux marques d’engager directement leurs propres communautés. Jam est considéré par Facebook comme le chatbot francophone de référence, et sa CEO Marjolaine Grondin l’a présenté au célèbre F8 en Californie, la conférence annuelle de Facebook.