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Vers une professionnalisation du métier de répondant ?

Lors de mon cursus universitaire, j’ai appris qu’il était important d’avoir des répondants néophytes des enquêtes marketing. Que les résultats les plus intéressants, étaient ceux de répondants qui n’étaient pas habitués aux enquêtes, car leurs réponses étaient plus vraies, plus authentiques moins mécaniques.

La digitalisation a certes facilité les échanges mais, elle a aussi facilité les enquêtes en ligne. Et il n’arrive pas un jour où on ne reçoit pas une série d’enquêtes (que ce soit par courrier, via un appel, par mail, par sms ou via un pop up placé dans notre espace client web).

Nous sommes tous et toutes sur-sollicités pour évaluer notre opérateur de téléphonie suite à un changement de forfait pour pouvoir communiquer avec notre nouveau chéri qui habite à l’étranger, le service de livraison de notre pizza pour fêter Paris 2024, la compagnie avec laquelle nous avons pris notre train pour aller voir notre sœur sur Paris qui vient d’accoucher…. Même notre coiffeur historique Jean Jacques nous demande de remplir un questionnaire à la fin du brushing.

Bref, notre vie entière est jalonnée d’enquêtes en tous genres.

Ainsi, même sans faire partie du métier, nous nous habituons à répondre, nous apprenons à répondre aux enquêtes. Sommes-nous en train de nous professionnaliser dans le remplissage des enquêtes ? Sommes-nous tous des panelistes en herbe ? Si oui, quels sont les effets secondaires pour les résultats des enquêtes en question ?

Cette professionnalisation des répondants n’est-elle pas semblable à celle des candidats de télé-réalité qui se sont professionnalisés au fil des années rendant le show moins authentique?

En effet, les premiers candidats du Loft, avaient encore ce naturel et cette authenticité, on voit bien à date que les candidats de Secret Story, les Marseillais, les Anges surjouent leurs personnages (toujours plus de trash et de clash pour exister) et sont devenus pros dans le placement de produits.

Est-ce que ces répondants professionnels, ne sont-ils pas en train de devenir plus durs dans leur réponse pour sortir du lot ? Il serait intéressant de faire une étude de corrélation entre le niveau de satisfaction des répondants et le nombre d’enquêtes remplies ?

 

Nadia Boukhari